mercredi 13 janvier 2016

Djebba fergani






Tenue incontournable du trousseau de la mariée algérienne, la gandoura constantinoise -(plus connue sous le nom de gandoura Fergani) tire ses origines du brassage culturel qu’a connu l’Algérie depuis des millénaires.
Un peu d'histoire

Au IIIe millénaire avant J-C, Cirta était la capitale de la Numidie. Elle multiplie alors les échanges commerciaux avec Carthage et les autres grandes villes du bassin méditerranéen. Le commerce des textiles connaît un grand essor. Quant aux mariages mixtes, ils favorisent les échanges et les brassages. Avec l’arrivée de l’Empire romain, les autochtones portent toujours les mêmes tuniques amples, les peplos à fibules et autres voiles drapés. Même la propagation du christianisme entre les IIe et IIIe siècles, puis l’apparition du schisme donatisme ne priveront pas la femme de son apparat et de ses belles tuniques savamment brodées, rehaussées de jolis drapés. 
Mais, un siècle plus tard, les attaques contre la présence romaine vont faire vaciller l’empire, mettant un frein à cette quête de nouvelles modes et de nouvelles étoffes. 
Il faudra attendre le Ve siècle et l’arrivée des Byzantins pour que les habitudes vestimentaires soient à nouveau bousculées, Constantine subissant l’influence du faste et du luxe de Constantinople. Avec l’ère musulmane, l’élite constantinoise est plus élégante que jamais. Les femmes de haut rang portent des tenues brodées d’arabesques. Ce sera ensuite l’Espagne musulmane qui exportera son luxe vers les villes du Maghreb. C’est à cette époque que les robes des Constantinoises se singularisent par le plastron placé entre l’encolure et la poitrine où des motifs en arabesques sont brodés en fil d’or ou d’argent. Avec la Reconquista, de nouveaux brassages s’opèrent et l’on assiste vers le XIVe siècle à la généralisation de la djebba, robe-tunique.  


Lorsqu’arrivent les Turcs, les femmes de la noblesse découvrent les somptueux caftans réalisés à partir de beaux velours.
La djeba constantinoise aujourd’hui
La djeba constantinoise est constituée de trois parties, c’est ce qui lui donne sa forme évasée. Les manches de la gandoura amovibles sont réalisées dans une soie fine et translucide de couleur blanche parfois également brodées d’or. Elle est portée avec une ceinture en louis d’or (mahezma) le jour du henné et après le mariage civil.


Sur les étoffes se dessinent les motifs en fil d’or suivant les techniques de la fetla ou du medjboud. D’ailleurs, ce modèle moderne de la tenue traditionnelle constantinoise porte le nom de djeba Fergani car il est l’œuvre de Fergani, précurseur de la haute couture dans la ville des ponts suspendus.


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